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20 mars 2018 2 20 /03 /mars /2018 13:21

 

Festival de Cannes, Mai 2016. Le réalisateur Hong Sang-soo présente Le jour d'après en compétition officielle, probablement un de ses meilleurs films jusqu’ici, avec Kim Min-Hee dans le rôle principal. Isabelle Huppert de son côté fait sensation dans Elle de Paul Verhoeven, également en compétition.

La Caméra de Claire

Dans une dimension parallèle, Manhee travaille pour un réalisateur coréen durant ce même Festival mais est priée de démissionner par sa supérieure hiérarchique pour des raisons assez obscurs. Elle va rencontrer Claire, enseignante parisienne de passage à Cannes se promenant nonchalamment entre les terrasses de cafés et les plages tout en prenant des clichés avec son polaroid.

La dernière fantaisie de Hong Sang-soo peut ainsi être vue comme un miroir déformant de la réalité, avec ce réalisateur emmêlé dans des histoires d’amour empiétant sur sa vie professionnelle ou encore avec des noms de personnages étrangement familiers. Que ce soit le réalisateur So Wansoo pour Hong Sang-soo ou la jeune femme Jeon Manhee pour Kim Min-hee, le rapprochement est facile à faire, d’autant plus si l’on connaît la polémique qu’a provoqué la liaison du réalisateur et de son actrice. Son précédent film sorti en France en il y a deux mois, Seule sur la plage la nuit, reprenait déjà ces thèmes avec la même actrice dans son quasi propre rôle.

Car oui c’est déjà le deuxième film de Hong Sang-soo à sortir en France en 2018, en attendant potentiellement Grass qui pourrait sortir dans l’année. Ce rythme assez fou que tient le réalisateur coréen peut rendre perplexe dans un premier temps mais c’est également ce qui donne une certaine saveur à ses films. On y retrouve beaucoup de thèmes communs, de situations familières mais c’est dans ces “variations”, pour reprendre le titre du recueil de textes récemment paru, Les Variations Hong Sang-soo de Simon Daniellou et Antony Fiant, que l’œuvre révèle toute sa richesse.

La Caméra de Claire

Dans La Caméra de Claire, ce qui me semble le plus impressionnant, c’est cette faculté à créer un film de toute pièce avec quelques personnages, un lieu (difficile de reconnaître Cannes pendant le Festival, tant la ville semble calme et sereine) et une intrigue simple de prime abord mais finalement assez déroutante. Le tournage n’a duré que six jours et même si ça se ressent parfois sur quelques scènes, ce côté tournage improvisé donne un grand charme au film, bien que la maîtrise formelle soit encore au rendez-vous.

Le film pourra dérouter celles et ceux qui découvrent Hong Sang-soo, mais c'est également une bonne façon de rentrer dans son œuvre. Je me rends compte que plus je découvre de nouveaux films du réalisateur coréen et plus j’apprécie les premiers que j’ai pu voir il y’a quelques années. Comme si chaque nouvelle brique ajoutée provoquait une relecture complète de l'œuvre, revigorant encore plus l’affection qu’on peut avoir pour cette filmographie unique dans le paysage cinématographique.

 

Olivier

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